Résumé :
Le secteur des agrumes est parmi les filières les plus importantes au Maroc. Améliorer la compétitivité au niveau de cette filière implique l’augmentation de la productivité à moindre coût et l’amélioration de la qualité des fruits commercialisés. En effet, malgré les efforts déployés et consentis et par les producteurs des agrumes et par les différents intervenants dans ce secteur, incluant les chercheurs de l’INRA, plusieurs contraintes biotiques réduisent encore directement ou indirectement la productivité et la qualité des agrumes au Maroc et affectent ainsi le développement de ce secteur. Parmi les contraintes empêchant la production des fruits sains et de qualité, les effets négatifs causés par les ravageurs, les maladies virales et cryptogamiques et de post récolte sont les plus importants. Dans ce contexte, l’axe 2 du mégaprojet agrumes, intitulé « Développement de méthodes de lutte biologique et autres méthodes alternatives à la lutte chimique contre les parasites des agrumes », proposé dans le cadre du mégaprojet 2021-2024, a été identifié et préparé suite aux différentes réunions de concertations avec les partenaires régionaux de l’INRA. Cet axe tient, en considération des besoins actuels de la profession agrumicole au Maroc et s’inscrit parfaitement dans le cadre des objectifs de la stratégie Génération Green 2020-2030. Autrement à travers une approche pluridisciplinaire, ce projet permettra de répondre aux attentes de la profession agrumicole en matière de recherche appliquée liée à l’identification, le diagnostic et le développement de lutte biologique et autres méthodes de lutte alternative contre les principaux parasites associés aux agrumes au Maroc.
Mots clés : Agrumes, parasites, lutte biologique, lutte alternative, Maroc,
Orientations stratégique
L’axe 2 est un projet qui s’inscrit dans le cadre des objectifs émanant de deux nouvelles approches nouvellement adoptées pour le secteur agrumicole au Maroc. Premièrement la stratégie Génération Green 2020 2030 dont les principales déclinaisons sont comme suit :
- L’introduction des nouvelles technologies,
- L’amélioration de la compétitivité des exportations marocaines,
- L’amélioration du revenu au sein des ménages actifs dans le secteur agricole et l’augmentation des superficies menées en agriculture biologiques. Deuxièmement, la concertation fructueuse entre l’INRA et ses partenaires et collaborateurs, dont les principales résultats ont montré que la production des agrumes est limitée par plusieurs contraintes, principalement les ravageurs, les maladies cryptogamiques et virales ainsi que les mauvaises herbes.
Etat de l’art :
Au Maroc, le secteur des agrumes joue un rôle socio-économique très important dans l’économie nationale. Ce secteur a représenté une des principales filières les plus importantes dans le cadre du Plan Maroc Vert. La superficie actuelle des agrumes est d’environ 128 000 ha avec des exportations oscillant autour de 600 000 ha. Au niveau des CRRA de l’INRA, en particulier le CRRA de Kénitra, le programme de recherche sur les aspects de la protection des plantes associés aux agrumes a permis l’obtention de résultats et d’acquis intéressants depuis plusieurs années, en particulier en matière d’identification, de bio-écologie, de détection, de diagnostic et de méthodes de lutte alternative (voir publications ci dessous). Toutefois, malgré les efforts consentis au niveau des travaux antérieurs plusieurs contraintes restent malheureusement posés et nécessitent d’êtres encore résolus. Parmi les contraintes, les effets négatifs causés par les agents de stress biotiques, en particulier les insectes, les acariens, les marbrures, les maladies virales et cryptogamiques ainsi que les maladies de post-récolte restent encore les importants pour l’agrumiculture au Maroc. Ces contraintes biotiques continuent à affecter la productivité et la quantité de la production agrumicole ce qui réduit directement et/ou indirectement la productivité et la qualité des agrumes et contribue ainsi à réduire la compétitivité des agrumes au Maroc. Parmi ces contraintes empêchant la production des fruits sains et de qualité on peut citer les virus et leurs vecteurs (pour ceux ayant un vecteur connu) qui représentent une menace sérieuse pour les plantes cultivées, et plus particulièrement dans les zones d’agriculture intensive. Ils sont responsables d’une diminution considérable du rendement, de la qualité et de l’innocuité des cultures, et de la sécurité alimentaire, avec des répercussions sociales considérables dans le monde entier (Gómez et al., 2009; Tatineni et al., 2020; Thresh, 2003). Bien qu’il soit difficile de calculer exactement l’impact économique des phytovirus dans l’agriculture, les pertes de rendement qui peuvent leurs être attribués au niveau mondial sont estimées à plus de 30 milliards de dollars annuellement (Chauhan et al., 2019). Plus encore, les virus ont été décrits comme agents causaux de la moitié des maladies infectieuses émergentes rapportées sur plantes (Shates et al., 2019). Les mesures de contrôles des phytovirus ont été classifiées en trois catégories : (i) l’élimination ou la prévention des sources d’infection ; (ii) le contrôle des vecteurs ou l’application de mesures préventives pour éviter leur arrivée dans la parcelle ; et (iii) la protection de la plante des infections systémiques (Hull, 2014). À l’instar de toutes les plantes cultivées, les agrumes sont sujets aux attaques d’un grand nombre de phytopathogènes, y compris les virus et les microorganismes similaires aux virus. Jusqu’à ce jour, une trentaine de virus et viroïdes a été identifiée sur agrumes dans le monde, et il y reste encore plus de dix autres maladies transmissibles par greffage d’étiologie inconnue (Gabriel et al., 2020). Citrus tristeza virus (CTV), citrus psorosis virus (CPsV), citrus exocortisviroid (CEVd), hop stuntviroid (HSVd), Spiroplasma citri, Candidatus liberibacter et Xylella fastidiosa figurent parmi les principaux virus et microorganismes similaires aux virus associés aux agrumes dans le monde (Jacquemond et al., 2013). Ces pathogènes, qui affectent à la fois la productivité et la longévité des arbres d’agrumes (Gabriel et al., 2020; Gonella et al., 2019; Moreno et al., 2015, 2008; Najar et al., 2017) ont été déjà rapportés présents au Maroc, à l’exception de C. liberibacter et X. fastidiosa. Cependant, le nombre de travaux relatant leur prévalence est faible et limité à la seule zone agrumicole du Gharb (Afechtal, 2018, 2012; Afechtal et al., 2016; Ouantar et al., 2018). Les travaux réalisés au cours des deux dernières années dans la région de l’Oriental, nous ont permis la détection de CPsV et des deux viroïdes, alors que CTV et S. citri n’ont pas été détectés (Belabess et al., 2020a, 2020b, 2019).
Les insectes et les acariens sont parmi les contraintes biotiques les plus importantes influençant directement et indirectement la productivité et la qualité des agrumes. C’est le cas des acariens Tétranyques qui sont des ravageurs primaires sur agrumes. Ces dernières années, les effectifs et la nuisibilité de l’acarien oriental Eutetranychus orientalis ont été revu à la hausse en vergers d’agrumes et ceux vu le comportement de ce ravageur vis-à-vis des organes végétaux des agrumes mais également vu sa susceptibilité vis-à-vis des acaricides homologués actuellement au Maroc. La recherche sur la mise au point de nouvelle méthode de lutte intégrée incluant les différents acquis déjà obtenus en matière de connaissances est méthode de lutte, s’avère importante. Autrement, il faut noter que depuis l’apparition des thrips sur agrumes au Maroc, les exportations n’ont pas suivis cette production et cela est dû, plus particulièrement, à la sélection rigoureuse des fruits de qualité exigés au niveau des stations de conditionnement. Les fruits non conformes et infestés par les thrips sont regroupés dans ce qu'on appelle les écarts triage non exportés. Au Maroc, le pourcentage des fruits écartés était importants (45 et 80%) ces dernières années à causes des thrips. Le CRRA de Kénitra a mis en place différentes stratégies pour la lutte contre ce ravageur émergent sur agrumes (Smaili 2019, Smaili et al, 2019, 2020).
La cératite Ceratitis capitata reste également et incontestablement un ravageur d’importance économique au Maroc. Ce ravageur est considéré comme principale contrainte biotique importantes associée à la production des agrumes en vergers mais également en phase de post production d’agrumes. En verger, ce ravageur nécessite annuellement plusieurs traitements chimiques principalement pour les variétés précoces. La présence de la cératite dans les fruits dévalorise leur qualité marchande et constitue également le principal obstacle à l’exportation des agrumes en provenance des régions productrices d’agrumes au Maroc vers les grands marchés mondiaux. Au niveau des stations de conditionnement, parmi les causes de ces écarts de triage, figurent principalement les fruits piqués, souvent inaperçus, qui hébergent les œufs et les jeunes larves de la cératite, ce qui entraîne des pertes importantes supplémentaires en phase de post récolte des agrumes. En vergers d’agrumes, plusieurs méthodes de lutte alternative ont été développées contre ce ravageur (Smaili et al., 1999a ; 2010 ; 2016a). Toutefois, à partir de l’année 2020, plusieurs produits chimiques et pratiques de lutte ne seront plus valables au niveau des vergers certifiés et non certifiés Autrement, la production certifiée des agrumes, exige l’utilisation de moyens de lutte très stricts en l’occurrence les bio-insecticides et/ou le piégeage de masse. Les travaux de l’ancien PRMs ont permis d’identifier la relation entre la résistance variétale et les piqûres de la cératite, mais également l’évaluation de certaines méthode de lutte basée sur le piégeage de masse contre ce diptère, a été étudiée (Smaili et al., 2016b; Rouissi et al., 2017). Autrement, suite aux dernières restrictions liées à la cératite sur les productions agrumicoles du Maroc, l’évaluation de nouvelle approche de protection intégrée basée sur l’intégration de ces différentes acquis de recherche sur la cératite (bio-insecticide, résistance variétales, piégeage de masse etc..) parait importante pour améliorer la lutte contre la cératite en vergers d’agrumes. Ce sont essentiellement les exportations vers les grands marchés qui permettent aux producteurs de bien valoriser l’ensemble des investissements réalisés depuis la plantation jusqu’à la commercialisation de leur productions agrumicoles. Autrement, la plupart des pays importateurs d'agrumes ont adopté des textes législatifs relatifs à ce ravageur rendant l’exportation des agrumes ailleurs est de plus en plus difficile. C’est le cas du Japon, où la cératite représente un ravageur de quarantaine. Pour exporter les agrumes vers le Japon, les pays exportateurs doivent impérativement satisfaire un protocole relatif à la cératite exigé par l’autorité phytosanitaire Japonaise. De ce fait, l’élevage de la souche sauvage de ce ravageur reste un paramètre important et exigé par ce Protocol. Dans ce contexte, ces derniers années (2014 - 2018), les travaux sur l’élevage de la souche sauvage de la cératite au laboratoire d’entomologie du CRRA de Kénitra, ont permis d’améliorer certains paramètres biologiques de la cératite, mise en élevage artificiel dans les conditions contrôlées du laboratoire (voir Rapport INRA-Maroc Citrus ). Toutefois, beaucoup reste à faire dans ce domaine et plusieurs autres paramètres biologiques méritent d’être bien étudiés pour une perspective d’un élevage adéquat de la cératite.
D’un autre coté ce projet est basé sur l’étude de la bio-écologie et la lutte intégrée (biologique et raisonnée) d’un ravageur clé dans la région d’Oriental au Maroc. Les cicadelles du genre Empoasca(Homoptera : Cicadellidae) sont des espèces d’autant plus problématique qu’elles sont polyphage (Alma, 2002;DellaGiustina, 2002a,b; Tsolakis, 2003; Daniel et al., 2004), c’est-à-dire qu’elles attaquent un grand nombre d’espèces différentes. Ces insectes sont considérés comme des ravageurs clés des vignobles (Pavanet al. 2000) et récemment sur les agrumes (Mazih, 2015). Les espèces d’Empoasca sont aussi considérés comme secondaires sur plusieurs cultures hôtes sans dégâts significatifs mais avec un fort potentiel de transmission des virus et bactéries (Cámaraet al,. 2019) comme le cas de Xylellafastidiosa, une bactérie mortelle pour de 200 espèces végétales à travers le monde qui est transmise principalement par plusieurs espèces de cicadelles (Overall&Rebek, 2017). La cicadelle verte du genre Empoasca est l’espèce largement dispersé et causant des sérieux dégâts directs et indirects. A partir de l'automne, ces insectes piqueurs-suceurs migrent à l’état adulte depuis les vignobles vers des lieux abrités qui sont des plantes à feuillage persistant pour y passer l’hiver, notamment vers les haies de cyprès (Juniperussp.) ceinturant les vergers d'agrumes ou autres cultures (Van Helden, 2000;Boll& Hermann, 2004; Decante& Van Helden, 2006 ; Del-Campo-Sanchez et al., 2019). Au printemps, la cicadelle va passer, progressivement, de ces brises vent vers des plantes intermédiaires comme les Rosaceaeou les agrumes (Van Helden 2003). Les femelles hivernantes vont pondre entre 15 à 80 œufs (selon l’espèce) à l’intérieur des nervures ou du pétiole des feuilles et donner naissance à la première génération de larves après quelques jours d’incubation qui dépend de la température. Cinq stades larvaires sont observés et qui sont de couleurs très variables, du vert pâle au vert clair, en passant par le rose. Ils se distinguent aussi par leur taille, la présence et la forme des ébauches alaires(Klerks and Van Lenteren, 1991). La durée d’un cycle et le nombre de génération dépendent d’une région à l’autre en fonction des conditions climatiques. Les dégâts sur feuilles occasionnés suite aux piqûres et aux prélèvements de la sève se caractérisent par des décolorations du limbe délimitées par les nervures secondaires et tertiaires, décolorations qui peuvent évoluer en grillures (Mao et al., 2008; Jin et al., 2012). Sur les fruits des agrumes, les piqûres d'alimentation se traduisent par des imperfections d'oléocellose de forme irrégulière d’un diamètre de 2 à 7 mm. Ces dégâts sont d’abord pâles, et s’assombrissent avec l’âge, ce qui les écartent au moment du triage (Moore, 2013). D’autres dégâts plus graves peuvent avoir lieu indirectement par la transmission mortelle des agents pathogènes. Cet insecte représente donc une menace réelle pour l’agriculture, en particulier sur agrumes qui représentent un chiffre très important pour l’exportation, surtout que cette filière est bien développée dans la région de Berkane. L’introduction d’un programme de lutte intégrée contre ce ravageurs émergeant sur agrumes pourra nous assurer une production durable écologique si on comprend bien certain aspect bio-écologique du ravageur, son seuil et niveau de dégâts économique ainsi ses ennemis naturels.
Autrement, tenant en compte les récentes détections confirmées de Xylella fastidiosa dans l'Union Européenne, cette bactérie est aujourd’hui aux portes du Marc et est en train de devenir une menace sérieuse pour le patrimoine végétal national. Cette bactérie est un organisme nuisible de quarantaine au Maroc, à ce titre, son introduction et sa dissémination sont formellement interdites et la lutte contre cet organisme est obligatoire sur l’ensemble du territoire national. Dans le cadre de ses activités de recherche, le Centre Régional de la Recherche Agronomique de Kénitra (INRA-Kénitra) a réalisé des prospections à la recherche de X. fastidiosa et ses vecteurs au Maroc. Ces recherches ont montré que le Maroc étant jusqu’à présent indemne de cette bactérie redoutable. Toutefois, seulement quelques informations sont disponibles sur les vecteurs potentiels de cette maladie (voir publications ci dessous). Egalement, les résultats de plusieurs observations dans différentes régions du Maroc in situ en vergers d’agrumes et au laboratoire, dans le cadre des différents anciens PRMT’s, n’ont jamais montré la présence de psylles de quarantaine, vecteurs du grenning. Ainsi, une surveillance continue de ces différents vecteurs est d’une grande importance justifiée.
D’un autre coté, chez les agrumes, le porte-greffe influe grandement le comportement des variétés (Castel, 1995), car il garantit une tolérance aux conditions de stress biotique et abiotique, ainsi que la fourniture de minéraux et d'eau pour la l’arbre, et a par conséquent un impact sur le rendement et sur la qualité des fruits. Ainsi, le choix des porte-greffes est l'une des décisions les plus importantes qu'un producteur prend lorsqu'il établit son verger d'agrume. (Farih et al. 1994), El Guilli et al. La résistance aux Phytophthorspp., est un critère essentiel pour l’adoption d’un porte-greffe. L’utilisation de porte-greffes résistants, offre le moyen de lutte le plus économique. Le bigaradier qui est le porte-greffe le plus utilisé, présente un grand inconvénient celui de sa sensibilité à la Tristeza. La recherche d’un porte-greffe de remplacement constitue une nécessité pour ce secteur. La sélection de porte-greffes résistant aux Phytophthora a été basée jusqu’à maintenant sur l’utilisation de souches isolées et choisies sans prendre en compte la variabilité qui existe au niveau de la population des Phytopthoraau Maroc. Il est également connu que la résistance d’un porte-greffe peut être influencée par la variété et par certains stress abiotiques et biotiques.
Nous avons introduit des porte-greffes des USA que nous évalués dans une première étape en conditions contrôlées vis-à-vis des Phytophthora. Les porte greffes ayant montré un niveau de résistance intéressant ont été installés en 2014, en essai pilote, chez un producteur dans la région de l’Orientale après les avoir greffés par la clémentine de Berkane. Les porte-greffes ont été introduits sur une initiative personnelle de chercheurs de notre laboratoire INRA. L’essai est installé chez un producteur privé à Trifa, qui est ouvert au partage des données avec les autres producteurs y compris sur l’organisation des visites. Il s’est chargé de la phase pépinière et des frais d’installation de l’essai et se charge actuellement des frais de conduite (20 000 DH /an). L’installation de ces porte-greffes chez un producteur nous permet d’avoir une évaluation très objective de nos résultats. Les principaux résultats obtenus jusqu’à maintenant ont porté sur l’évaluation préliminaire de la compatibilité variété/porte-greffe, de la sévérité de certains signe de maladies en plus des données d’une année de production. Une partie de ces données figuraient dans un des rapports annuels du laboratoire. Il est établi que pour pouvoir se prononcer sur le comportement d’un porte-greffe, une base de données et d’observations multi annuelles est nécessaire (Un minimum de sept années de production successives). En plus de la confirmation de la résistance aux Phytophthora, nous suivons parallèlement d’autres paramètres notamment ceux liés à la précocité, la productivité et la qualité organoleptiques des fruits. Les résultats préliminaires montrent que certains porte-greffes ont montré une plus grande vigueur que d’autres et apparaissent plus prometteurs.
Nous avons trouvé que les écarts de triage au niveau des stations dépassent les 40 %. Autrement dit 40 % des fruits que nous produisons ne répondent pas aux normes de qualité à l’export. Une partie des causes de ces écarts de triage est liée à certaines maladies en post-récolte, notamment celles qui causant des taches sur l’écorce (latentes). C’est le cas des attaques par Alternaria. Le fruit reste intact mais il n’est pas exportable. Une autre partie des pertes causée par les maladies en post-récolte passe inaperçue dans ces estimations des écarts de triage. Il s’agit des fruits pourris entre la récolte et l’arrivée en stations de conditionnement et celles des fruits pourris en post conditionnement. L’importance des pertes occasionnées en post-récolte dépasse celles causées en vergers car au coût de production s’ajoutent ceux du conditionnement, du transport et de conservation. On estime, de ce fait, qu’un fruit perdu en post-récolte, coute le double de celui perdu en pré-récolte. Ait-Oubahou, et Bartali (2015) ont rapporté que 20 à 30 % des fruits d’agrumes sont écartés lors de l’opération du triage sur la chaine du conditionnement au niveau des stations exportatrices. Ce pourcentage ne tient pas compte des taux de fruits pourris. Le recours aux traitements fongicides dans les chaînes de conditionnement a permis durant plusieurs décennies de résoudre relativement ce problème. Cependant, l'utilisation intensive des fongicides a été à l'origine de l'apparition de souches résistantes. En effet, Penicillium italicum et P. digitatum ont développé une résistance aux fongicides utilisés notamment les benzimidazoles. En outre, les pays importateurs d'agrumes ne cessent d’imposer de nouvelles restrictions vis-à-vis des résidus de pesticides tolérés sur les fruits. En conséquence, plusieurs molécules ont été interdites d’être utilisées. Récemment, la Guazatine, seul produit efficace, homologué contre la pourriture amère, a été interdit (Mckay et al. 2012). L'OMS classe la guazatine comme une toxine de classe 2 (modérément dangereuse) (OMS, 2010). De même on parle actuellement, de l’interdiction de l’Imazalil en 2021. L’utilisation d’alternatives s’impose de plus en plus. Plusieurs recherches ont été entreprises à l’INRA, pour mettre au point des alternatives à la lutte chimique. Toute fois, ces alternatives n’ont pas pu être adoptées par manque de compétitivité vis-à-vis des fongicides (Rapport : Efficacité/Prix). Le contexte actuel offre l’occasion de développer des alternatives pour contrôler ces maladies toute en respectant les exigences du consommateur. Le label zéro résidu de pesticides (ZRP) est devenu une exigence des grandes surfaces [1, 2]. Il se présente comme la troisième voie entre l’agriculture conventionnelle et l’agriculture biologique. Il devient un nouveau modèle de production et propose une nouvelle offre de fruits et légumes. Par ailleurs, un autre problème que rencontre ce secteur des agrumes au Maroc est lié à la maladie de l’alternariose causée par Alternaria alternata. Cet agent pathogène induit plusieurs types de symptômes dont les plus graves touchent l’apparence de fruits (taches brunes sur l’écorce) et sa qualité post-récolte. Cette maladie peut être considérée comme un grave problème commerciale surtout pour les mandarines, d’une part les fruits avec taches sont rejetés systématiquement à l’export et d’autre part car, contrairement aux autres pourritures, l’agent pathogène peut se développer abondamment dans l'axe central de fruit sans aucune manifestation des symptômes externes jusqu’au consommateur et là, l’image du produit est affectée(Palou et Smilanick, 2019).Ce type de symptômes est connu sous l’appellation de pourriture noire Récemment, l’Alternaria a été considéréecomme la maladie la plus répandue représentant 53,3% et 83,1% des pertes des fruits de mandarines en 2015 et 2016, respectivement (Saito et Xiao, 2017). Alternaria spp ont contribué à des pertes post-récolte substantielles des agrumes et plus particulièrement avant la récolte (Díaz et al., 2015, Aiello et al., 2020).Les études au niveau national sur cet agent pathogène sont limiées. Le développement des moyens de lutte biologique contre l’agent pathogène Alternaria alternata causant la pourriture sur les fruits d’agrumes nécessite une étude approfondie pour identifier les espèces d’Alternaria circulant au Maroc et augmenter la compréhension de la situation l’alternariose des agrumes. Cependant, l’analyse visuelle des symptômes et de la morphologie des conidies ne permet pas de distinguer entre les espèces d’Alternaria étroitement liées et par conséquent la détermination de l’agent pathogène responsable de ces pertes nécessite d’autres moyens moléculaires. Dans un travail (Zelmat et al. Non publié), nous avons collecté plusieurs isolats au niveau national et nous avons déjà mis en évidence une grande diversité morphologique pathologique et moléculaire des isolats. Notre objectif est d’élucider la situation de cette maladie au Maroc en complétant cette collection par la mise en place d’un dispositif d’évaluation de la sensibilité des variétés à cette maladie et par la suite explorer les moyens de lutte à adopter.
Aujourd’hui, la protection des cultures contre les organismes nuisibles, s’inscrit dans une nouvelle démarche, qui est le résultat logique non seulement de l’évolution scientifique en matiére de connaissances et techniques agricoles, mais aussi d’une prise de conscience des méfaits des pesticides chimiques à la fois sur la santé de l’Homme, l’économie nationale et sur l’environnement. Fondée sur la non utilisation de produits chimiques de synthèse dans le processus de production, l’agriculture biologique implique un changement de pratiques culturales et une réorientation des moyens de lutte et de protection phytosanitaire des cultures. Parmi les outils les plus utilisés en agriculture biologique au Maroc, les auxiliaires entomophages. Par ailleurs, dans plusieurs pays, différentes formes d’extraits de plantes sont autorisés comme biopesticides en agriculture biologique (Benjamine, 2016). Ainsi, dans un programme de lutte biologique on peut combattre les ravageurs par l’utilisation simultanée des lâchers d’auxiliaires et des pulvérisations de bio-insecticides d’origine végétale. Parmi les ravageurs les plus nuisibles des agrumes au Maroc, la cératite nommée Ceratitis capitata, encore appelée mouche méditerranéenne des fruits; sa présence ou son absence peut être déterminante pour la prospérité de la production. Depuis une dizaine année les travaux menés dans le laboratoire d’entomologie / bio-insecticide ont mis en évidence des résultats important concernant le contrôle de la cératite par des biocides d’origine végétales. En effet, les extraits des racines de la mandragore du chardon à glue les fruits du piment fort, du ricin et de mélia, les feuilles du laurier rose et ont été testé sur les différentes écophase du ravageur cible. Les extraits ayant prouvés une activité insecticide sont les extraits de la mandragore, du piment fort, de la mélia et les feuilles du laurier rose. Afin de s’assurer de l’innocuité de ces extraits, au laboratoire, une série de tests a été réalisé sur les auxiliaires. Deux auxiliaires ont été ciblés : Aphidius colemani et Chrysoperla carnea. Les résultats trouvés confirment l’innocuité de l’extrait aqueux de la mandragore qui n’a provoqué aucun effet négatif létal ou sublétal sur le parasitoide et sur le prédateur. En revanche, les autres extraits préjugés insecticides ont causé des mortalité et des modification dans l’activité de prédation et de parasitismes de ses auxiliaires.
Autre paramètre important, il est à noter que dans un verger d’agrumes, les mauvaises herbes entrent en compétition dès leurs levées avec les arbres d’agrumes pour l’eau et les différents éléments nutritifs disponibles au niveau du sol. La consommation des agrumes en herbicide a connu une augmentation relativement importante ces dernières années, en particulier pour le glyphosate. Les herbicides, qui représentent environ 90% des quantités des pesticides utilisés á l’échelle national, sont constitué de 89% d’herbicides anti dicotylédones et 11% d’herbicides anti-graminées. L’utilisation successive de ces herbicides a engendré l’apparition des espèces résistantes à un certain nombre de familles d’herbicides. Les travaux sur les adventices associés aux vergers d’agrumes sont très rares et leur étude s’avère donc indispensable pour l’aboutissement d’une méthode de lutte appropriée.
Les essais de désherbage sur les adventices du verger d’agrumes dans la région du Gharb ont montré que la succession du paraquat et d’oxadiazon ainsi que celle du paraquat et du glyphosate ont assuré une bonne efficacité sur la biomasse des dicotylédones et une efficacité moyenne sur celle des monocotylédones. L’utilisation du glyphosate en deux applications espacées de deux mois s’est montrée très efficaces sur les adventices inventoriés (Bensellam et Bouhache 2007). Dans d’autre étude, l’application répétées du glyphosate, a marqué profondément la flore des vergers d’agrumes et a permis la colonisation par de nouvelles adventices comme: Parietaria judaica, Equi-setum telmateia, Equisetum ramosissimum, Hedera helix... qui ont devenu résistantes à cet herbicide (Protopapadakis, 1985). Cependant, le glyphosate qui est le seul herbicide systémique qui a montré une efficacité supérieure sur les espèces vivaces telle que le chiendent et le cyperus (Bensellam et Bouhache 2008) est condamné d’être supprimé du marché marocain.
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Justification du projet (intérêt et originalité)
Au Maroc, le secteur des agrumes joue un rôle socio-économique très important dans l’économie nationale. La filière des agrumes est considérée parmi les filières les plus importantes au niveau régional, en l’occurrence, dans les régions du Gharb, le Tadla, l’Oriental, et le Souss Massa. Ces dernières années, le Ministère d’Agriculture a continué à mettre des actions incitatives dans ce secteur sous forme de subventions et de facilités d’investissement au profit de la profession agrumicole. Les subventions ont principalement concerné les nouvelles plantations. Actuellement, le Maroc à travers son département de tutelle, a développé une nouvelle stratégie de développement du secteur agricole, appelée “Génération Green 2020-2030”. Cette stratégie a pour objectif global l’introduction et le développement de nouvelles technologies de production, l’adoption de l’agriculture biologique et la mise en application de la digitalisation des services agricoles au profit des agriculteurs. Deux fondements caractérisent cette stratégie ; la consolidation des différents acquis réalisés lors de ces dernières années et le développement des filières agricoles dans une perspective d’augmenter la production et les exportations agricoles d’ici 2030. Au niveau de la dite stratégie, l’aspect « Agriculture biologique » est prioritaire, c’est pour cette raison qu’au niveau de présente note conceptuelle, des aspects sur le développement de nouvelles méthodes de lutte biologique et d’autres méthodes de lutte alternative à la lutte chimique, seront ainsi développés dans le prochain PRMT 2021-2024. Autrement, beaucoup de pays importateurs ont adoptés plusieurs lois législatives ayant pour objectifs l’annulation et/ou la restriction de l’utilisation de plusieurs formulations de pesticides utilisés dans la production des fruits en vergers d’agrumes et durant la phase post récolte. Il s’agit en effet de l’élimination de matières actives démontrées récemment comme toxiques. De même les niveaux des LMR (limites maximales de résidus) sur les fruits d’agrumes ont été revus à la baisse. De ce fait, la recherche appliquée concernant les méthodes de lutte alternative à la lutte chimique, revêt une importance capitale pour l’agrumiculture moderne au Maroc. Parallèlement et en collaboration avec les partenaires de l’INRA, la synthèse des différentes contraintes régionales a été également élaborée par les différents centres régionaux de l’INRA, en particulier le CRRA de Kénitra, connu comme centre d’excellence en matière de recherche sur les agrumes au niveau national. Cette synthèse fait ressortir qu’en effet, le rendement des agrumes à l’échelle de l’hectare au niveau national reste encore faible et la qualité de la production nécessite d’être améliorée par rapport à celui atteint par d’autres pays à l’échelle internationale. Au niveau de l’INRA, en particulier, le CRRA de Kénitra, le programme de recherche sur les aspects de la protection des plantes associés aux agrumes a permis l’obtention de résultats et d’acquis intéressants depuis plusieurs années, en particulier en matière d’identification, de bio-écologie, de détection, de diagnostic et de méthodes de lutte alternative (voir publications). Toutefois, les effets négatifs causés par les parasites associés aux agrumes sus indiqués, demeurent les problèmes phytosanitaires les plus importants pour l’agrumiculture au Maroc. Malgré les progrès réalisés ces dernières années, ces parasites continuent a affecté directement et/ou indirectement la productivité et la qualité des agrumes au Maroc ; ce qui a contribué à réduire la compétitivité des agrumes. Les derniers PRMTs, en particulier ceux du CRRA de Kénitra, ont permis de générer des acquis, déjà publiés dans des revues spécialisées, et nécessite d’être valorisés et consolidés dans le prochain PRMT 2021-2024.
Par ailleurs, ce projet de recherche vise à caractériser les viroses des agrumes dans la région du Gharb, ce qui sera d’une importance capitale pour diriger le diagnostic moléculaire et de proposer des méthodes de lutte appropriées. En effet, le contrôle des virus demeure fortement tributaire du déploiement des pesticides pour la lutte contre les vecteurs (pour ceux qui sont transmissibles par voie naturelle), malgré qu’il arrive souvent que ces produits soient inefficaces à cette fin. La résistance variétale pourrait être considérée comme une alternative de contrôle très efficace et prometteuse, mais elle n’est pas disponible pour tous les virus et toutes les cultures. En plus, la résistance peut être facilement contournée suite à l’émergence de nouvelles espèces virales (Gómez et al., 2009). Dans ce cadre, il est nécessaire de gérer les cultures et les systèmes agricoles de la façon la plus appropriée pour atténuer l’impact des maladies provoquées par les virus. En effet, le contrôle doit être fondé sur le savoir, et il est dès lors important de comprendre le rôle des facteurs écologiques dans l’émergence et le développement des épidémies virales, ainsi que l’acquisition d’une meilleure connaissance de la diversité génétique et l’évolution des populations des phytovirus. Les facteurs écologiques influençant le comportement des populations virales au sein de leurs habitats font référence aux interactions entre les virus, les vecteurs et les hôtes, et incluent la gamme d’hôte, l’expression des symptômes, le tropisme tissulaire, les modes et les mécanismes de transmission, la persistance du virus dans l’environnement, et une large gamme de pratiques culturales et d’activités humaines ayant un impact sur ces interactions. La compréhension de la diversité génétique des virus apporte un parfait complément aux études écologiques et peut contribuer considérablement à une meilleure connaissance de l’épidémiologie d’une maladie donnée (Aranda and Freitas-Astúa, 2017). L’urgence de ce projet de recherche est justifiée par : (i) le manque important de données en ce qui concerne la détection, la nature, la prévalence et la diversité des virus et microorganismes similaires aux virus dans des cultures importantes dans certaines régions du Maroc, y compris les agrumes dans l’Oriental, et (ii) la méconnaissance des virus par les agriculteurs et la confusion de leurs symptômes avec ceux causés par d'autres stress (ex. carences nutritionnelles). Dans ce contexte, notre objectif dans les années à venir est de faire lumière sur les virus et les microorganismes similaires aux virus associés aux agrumes dans l'Oriental, dans l’optique d’identifier leur répartition géographique, contenir leur propagation, et atténuer leurs conséquences négatives. D’un autre côté plusieurs contraintes relatives aux acariens, thrips et cératite et bien d’autres ont été soulevées au niveau de la synthèse sus indiquée réalisée avec la collaboration des partenaires. Ces ravageurs empêchant la production de fruits sains et de bonne qualité des agrumes au Maroc. C’est le cas des acariens et des thrips représentent des ravageurs primaires sur agrumes ces dernières années. En effet, leur effectif anis que leur nuisibilité au niveau des vergers commerciaux. La recherche sur la mise au point de nouvelle méthode de lutte intégrée est importante. Il faut noter également que ces deux dernières années les exportations d’agrumes ont considérablement baissées au Maroc. La cératite Ceratitis capitata est considérée comme un ravageur d’importance économique au Maroc. Ce ravageur représente une contrainte biotique importante associée à la production des agrumes en vergers, en phase de post production d’agrumes et pour les phases liées à l’exportation.. Les espèces de cicadelle représentent un problème phytosanitaire difficile à traiter, raison de sa mobilité très active au stade larvaire comme au stade adulte. Tout genre de vibrations joue négativement sur l’efficacité du traitement. Des études récentes ont montré l’effet d’utiliser la vibration pour perturber le comportement d’accouplement de cette cicadelle. D’autres recherches signalent aussi la puissance de la vision de cet insecte comparée à l’olfaction. Actuellement, la lutte s’oriente vers des recherches fondamentales et les traitements préventifs permettant de limiter les infestations. Il reste plus que nécessaire d’ouvrir des voies de recherches appliquées pour explorer ces voies de lutte, alternatives ou complémentaires de façon à limiter le recours aux insecticides. A l’échelle international, l’éco-éthologie de cet insecte est encore mal connue ainsi la prédiction de la dynamique de population est entravée par la migration. Au niveau du Maroc, cet insecte est presque inconnu pour les chercheurs et professionnels agricoles. Qu’à ces dernières ans qu’on a commencé à parler des 1.2.3 Justification du projet (intérêt et originalité)
Au Maroc, le secteur des agrumes joue un rôle socio-économique très important dans l’économie nationale. La filière des agrumes est considérée parmi les filières les plus importantes au niveau régional, en l’occurrence, dans les régions du Gharb, le Tadla, l’Oriental, et le Souss Massa. Ces dernières années, le Ministère d’Agriculture a continué à mettre des actions incitatives dans ce secteur sous forme de subventions et de facilités d’investissement au profit de la profession agrumicole. Les subventions ont principalement concerné les nouvelles plantations. Actuellement, le Maroc à travers son département de tutelle, a développé une nouvelle stratégie de développement du secteur agricole, appelée “Génération Green 2020-2030”. Cette stratégie a pour objectif global l’introduction et le développement de nouvelles technologies de production, l’adoption de l’agriculture biologique et la mise en application de la digitalisation des services agricoles au profit des agriculteurs. Deux fondements caractérisent cette stratégie ; la consolidation des différents acquis réalisés lors de ces dernières années et le développement des filières agricoles dans une perspective d’augmenter la production et les exportations agricoles d’ici 2030. Au niveau de la dite stratégie, l’aspect « Agriculture biologique » est prioritaire, c’est pour cette raison qu’au niveau de présente note conceptuelle, des aspects sur le développement de nouvelles méthodes de lutte biologique et d’autres méthodes de lutte alternative à la lutte chimique, seront ainsi développés dans le prochain PRMT 2021-2024. Autrement, beaucoup de pays importateurs ont adoptés plusieurs lois législatives ayant pour objectifs l’annulation et/ou la restriction de l’utilisation de plusieurs formulations de pesticides utilisés dans la production des fruits en vergers d’agrumes et durant la phase post récolte. Il s’agit en effet de l’élimination de matières actives démontrées récemment comme toxiques. De même les niveaux des LMR (limites maximales de résidus) sur les fruits d’agrumes ont été revus à la baisse. De ce fait, la recherche appliquée concernant les méthodes de lutte alternative à la lutte chimique, revêt une importance capitale pour l’agrumiculture moderne au Maroc. Parallèlement et en collaboration avec les partenaires de l’INRA, la synthèse des différentes contraintes régionales a été également élaborée par les différents centres régionaux de l’INRA, en particulier le CRRA de Kénitra, connu comme centre d’excellence en matière de recherche sur les agrumes au niveau national. Cette synthèse fait ressortir qu’en effet, le rendement des agrumes à l’échelle de l’hectare au niveau national reste encore faible et la qualité de la production nécessite d’être améliorée par rapport à celui atteint par d’autres pays à l’échelle internationale. Au niveau de l’INRA, en particulier, le CRRA de Kénitra, le programme de recherche sur les aspects de la protection des plantes associés aux agrumes a permis l’obtention de résultats et d’acquis intéressants depuis plusieurs années, en particulier en matière d’identification, de bio-écologie, de détection, de diagnostic et de méthodes de lutte alternative (voir publications). Toutefois, les effets négatifs causés par les parasites associés aux agrumes sus indiqués, demeurent les problèmes phytosanitaires les plus importants pour l’agrumiculture au Maroc. Malgré les progrès réalisés ces dernières années, ces parasites continuent a affecté directement et/ou indirectement la productivité et la qualité des agrumes au Maroc ; ce qui a contribué à réduire la compétitivité des agrumes. Les derniers PRMTs, en particulier ceux du CRRA de Kénitra, ont permis de générer des acquis, déjà publiés dans des revues spécialisées, et nécessite d’être valorisés et consolidés dans le prochain PRMT 2021-2024.
Par ailleurs, ce projet de recherche vise à caractériser les viroses des agrumes dans la région du Gharb, ce qui sera d’une importance capitale pour diriger le diagnostic moléculaire et de proposer des méthodes de lutte appropriées. En effet, le contrôle des virus demeure fortement tributaire du déploiement des pesticides pour la lutte contre les vecteurs (pour ceux qui sont transmissibles par voie naturelle), malgré qu’il arrive souvent que ces produits soient inefficaces à cette fin. La résistance variétale pourrait être considérée comme une alternative de contrôle très efficace et prometteuse, mais elle n’est pas disponible pour tous les virus et toutes les cultures. En plus, la résistance peut être facilement contournée suite à l’émergence de nouvelles espèces virales (Gómez et al., 2009). Dans ce cadre, il est nécessaire de gérer les cultures et les systèmes agricoles de la façon la plus appropriée pour atténuer l’impact des maladies provoquées par les virus. En effet, le contrôle doit être fondé sur le savoir, et il est dès lors important de comprendre le rôle des facteurs écologiques dans l’émergence et le développement des épidémies virales, ainsi que l’acquisition d’une meilleure connaissance de la diversité génétique et l’évolution des populations des phytovirus. Les facteurs écologiques influençant le comportement des populations virales au sein de leurs habitats font référence aux interactions entre les virus, les vecteurs et les hôtes, et incluent la gamme d’hôte, l’expression des symptômes, le tropisme tissulaire, les modes et les mécanismes de transmission, la persistance du virus dans l’environnement, et une large gamme de pratiques culturales et d’activités humaines ayant un impact sur ces interactions. La compréhension de la diversité génétique des virus apporte un parfait complément aux études écologiques et peut contribuer considérablement à une meilleure connaissance de l’épidémiologie d’une maladie donnée (Aranda and Freitas-Astúa, 2017). L’urgence de ce projet de recherche est justifiée par : (i) le manque important de données en ce qui concerne la détection, la nature, la prévalence et la diversité des virus et microorganismes similaires aux virus dans des cultures importantes dans certaines régions du Maroc, y compris les agrumes dans l’Oriental, et (ii) la méconnaissance des virus par les agriculteurs et la confusion de leurs symptômes avec ceux causés par d'autres stress (ex. carences nutritionnelles). Dans ce contexte, notre objectif dans les années à venir est de faire lumière sur les virus et les microorganismes similaires aux virus associés aux agrumes dans l'Oriental, dans l’optique d’identifier leur répartition géographique, contenir leur propagation, et atténuer leurs conséquences négatives. D’un autre côté plusieurs contraintes relatives aux acariens, thrips et cératite et bien d’autres ont été soulevées au niveau de la synthèse sus indiquée réalisée avec la collaboration des partenaires. Ces ravageurs empêchant la production de fruits sains et de bonne qualité des agrumes au Maroc. C’est le cas des acariens et des thrips représentent des ravageurs primaires sur agrumes ces dernières années. En effet, leur effectif anis que leur nuisibilité au niveau des vergers commerciaux. La recherche sur la mise au point de nouvelle méthode de lutte intégrée est importante. Il faut noter également que ces deux dernières années les exportations d’agrumes ont considérablement baissées au Maroc. La cératite Ceratitis capitata est considérée comme un ravageur d’importance économique au Maroc. Ce ravageur représente une contrainte biotique importante associée à la production des agrumes en vergers, en phase de post production d’agrumes et pour les phases liées à l’exportation.. Les espèces de cicadelle représentent un problème phytosanitaire difficile à traiter, raison de sa mobilité très active au stade larvaire comme au stade adulte. Tout genre de vibrations joue négativement sur l’efficacité du traitement. Des études récentes ont montré l’effet d’utiliser la vibration pour perturber le comportement d’accouplement de cette cicadelle. D’autres recherches signalent aussi la puissance de la vision de cet insecte comparée à l’olfaction. Actuellement, la lutte s’oriente vers des recherches fondamentales et les traitements préventifs permettant de limiter les infestations. Il reste plus que nécessaire d’ouvrir des voies de recherches appliquées pour explorer ces voies de lutte, alternatives ou complémentaires de façon à limiter le recours aux insecticides. A l’échelle international, l’éco-éthologie de cet insecte est encore mal connue ainsi la prédiction de la dynamique de population est entravée par la migration. Au niveau du Maroc, cet insecte est presque inconnu pour les chercheurs et professionnels agricoles. Qu’à ces dernières ans qu’on a commencé à parler des dégâts de la cicadelle verte sur agrumes, et qui a causé dans certains cas en absence de traitement jusqu’à 50% d’écart de triage. Certains viticulteurs ont réclamé aussi l’incapacité des insecticides homologués à contrôler cet insecte, voire même un possible développement de résistance, chose qui a été déjà discutée en littérature par d’autres chercheurs internationaux. La lutte biologique reste un des outils qu’on peut l’utiliser pour battre cet homoptère. L’investigation, la multiplication et l’adaptation de ces prédateurs/parasitoïdes et agents entomopathogènes en fonction de leur nouveau environnement, se présentent comme un des défis pour réussir un programme biologique de lutte. La lutte chimique raisonnée en fonction des Degrés-Jours (D.J.) de l’insecte est considérée comme l’une des techniques prometteuse de la gestion de l’emploi des pesticides. Des résultats encourageants qui ont été obtenus sur la lutte raisonnée de la mineuse des feuilles des agrumes par les D.J. dans la région de Moulouya (Khfifet al., 2020). Ces paramètres et autres seront bien nécessaires et essentielles pour le développement d’un programme de gestion intégrée (IPM) comme alternative à l’emploi exclusive de la lutte chimique contre ces cicadelles. D’un autre volet, Xylella fastidiosa est une bactérie gram-négative de la famille des Xanthomonadaceae, confinée au xylème et très polyphage. Il existe six sous-espèces de X. fastidiosa, chacune ayant plus ou moins sa propre zone de propagation et ses préférences en termes d'espèces végétales: ssp. fastidiosa, ssp. pauca, ssp. multiplex, ssp. sandyi,ssp. tashke et ssp. morus. En colonisant le xylème, X. fastidiosa provoque l’obturation des vaisseaux alimentant la partie aérienne de la plante. Elle possède une très large gamme d’hôtes naturels en particulier les agrumes. D’un autre côté, le greening des agrumes, ou HuangLongBing est une maladie bactérienne d’origine asiatique, transmises par des insectes vecteurs. Cette maladie est actuellement largement répandue dans le monde en particulier la Floride et le Brésil et en effet constitue une menace très grave pour la production agrumicole au niveau de la région Méditerranéenne. L’éventuelle introduction de ces deux maladies bactériennes au Maroc, pourrait avoir un impact socio-économique et environnemental graves.
De plus, chez les agrumes, le porte-greffe influe grandement le comportement des variétés (Castel, 1995), car il garantit une tolérance aux conditions de stress biotique et abiotique, ainsi que la fourniture de minéraux et d'eau pour la l’arbre, et a par conséquent un impact sur le rendement et sur la qualité des fruits. Ainsi, le choix des porte-greffes est l'une des décisions les plus importantes qu'un producteur prend lorsqu'il établit son verger d'agrumes. La variété Berkane est une variété de renommée internationale. Elle présente des caractéristiques organoleptiques très recherchée. Les recherches sur son comportement en association avec d’autres porte-greffes sont très limitées. Notre objectif à travers cet essai est d’évaluer l’effet de quatre porte-greffes différents sur la productivité, la qualité des fruits de la variété Berkane.